Rébecca, directrice d’HANVIE avec passion – Actuel Nouvelle-Calédonie

Rébecca, directrice d’HANVIE avec passion

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Vous n’êtes sûrement pas passé à côté de cette toute nouvelle upcyclerie qui, en plus de contribuer au recyclage, attache une importance toute particulière à la dimension sociale. En effet, cette boutique aux allures de caverne d’Ali Baba emploie des travailleurs en situation de handicap pour participer à la réinsertion. Cette idée, Rébecca l’a vécu comme une grossesse avec ses inquiétudes, ses moments de doutes, ces instants magiques, mais surtout une volonté à toute épreuve d’aller jusqu’au bout. Un projet de toute une vie que la fondatrice nous partage aujourd’hui.

Rebecca, directrice d'Hanvie

Hanvie, comme une évidence

Détentrice d’une licence en psychologie, Rébecca obtient son premier poste de conseillère en insertion à la MIJ (Mission d’insertion locale) en 2002. Son engagement la mènera à la fonction de formatrice référente aux ateliers de pédagogie personnalisée. C’est lorsqu’elle est devenue maman de son premier enfant que l’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat est née. La voilà partie dans l’aventure avec son activité spécialisée dans le conseil, l’accompagnement et l’enseignement. En 2016, Rebecca a participé au Shéma, Directeur du handicap. À cette occasion, elle s’est vu confier la réalisation d’une étude diagnostique sur l’emploi, l’insertion et l’apprentissage en collaboration avec le Collectif Handicaps. Le constat est sans appel : trop peu de dispositifs existent pour ce public mis à l’écart. Pour Rebecca, c’est une révélation : elle veut créer une structure d’intégration.

Le parcours de la combattante

Mais Rebecca c’est avant tout une passionnée de surcyclage et de design, elle décide alors de complémentarité ces deux activités. Hanvie sera une structure d’insertion qui favorise de recycler avec goût et avec ferveur chaque objet destiné à être jeté. Parmi les obstacles qui se sont présentés à elle : les investissements. L’angoisse de ne pas obtenir les subventions suffisantes à l’élaboration de ce projet a été un moment difficile. Et sans soutien, pas de moyens de pérenniser l’activité. Le plan est beau, mais l’argent reste le nerf de la guerre et même si Rebecca émet une vraie volonté de faire d’Hanvie une entreprise qui se finance, elle a besoin d’aide pour permettre de faire du bon travail. Aujourd’hui l’accompagnement du public en situation de handicap est spécifique et complet. Mais c’était sans compter le caractère de Rebecca : têtue et militante, sa foi lui a permis de se battre pour ces personnes comme Josua ou Raphaël par exemple, qui ont besoin d’un tremplin d’insertion adapté.

une aventure riche en émotions

Son meilleur souvenir dans la création de sa structure restera pour elle le soutien des personnes et des entreprises qui ont cru en elle et qui lui ont permis d’obtenir les recommandations nécessaires pour appuyer son dossier auprès des institutions. Ensuite, Rebecca est passée par la case recrutement et à rencontre les actrices clés de ce succès : Laure, cheffe d’atelier avec qui elle développe le goût de l’art et des belles choses. Et Émilie, conseillère en réinsertion avec qui elle partage la même vision de l’accompagnement et de l’insertion. Une équipe 100 % féminine, jeune et pleine de dynamisme.

La covid, ennemie jurée des entrepreneurs

Rebecca a voulu ouvrir son entreprise pour août 2021. C’était sans compter la crise sanitaire de la covid-19 et le délai d’obtention de l’agrément SIT (Structure d’insertion par le Travail). Ces impondérables ont considérablement retardé l’inauguration et la boutique n’a pas pu être prête pour décembre comme prévu. Noël est une période particulièrement importante pour les commerçants, c’est donc un premier échec pour l’équipe. Pourtant, quelques mois plus tard, HANVIE a pu accueillir ses premiers employés en contrat d’insertion. Une libération pour cette battante qui n’a jamais rien lâché.

Aujourd’hui Hanvie existe et permet à ses employés de bénéficier de l’accompagnement nécessaire pour s’insérer dans le monde du travail, mais la directrice n’entend pas s’arrêter là. Déjà, Hanvie manque surtout d’un cadre juridique. Pour Rebecca, le prochain objectif est de voir sa société labellisée et reconnue dans son domaine. Pour elle, il est indispensable qu’Hanvie se développe pour coacher et former davantage de personnes en situation de Handicap, mais aussi surcycler plus de matières parfois oubliées dans les trois provinces. Ce type d’entreprise et de structure est innovant et pourtant elle est issue de l’économie circulaire encore trop peu présente sur l’île.

Par Cindy Johnston

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