Louisa Henne, créatrice du jeu CODOPOLY, pour aider les enfants sourds – Actuel Nouvelle-Calédonie

Louisa Henne, créatrice du jeu CODOPOLY, pour aider les enfants sourds

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À seulement 26 ans, Louisa Henne a imaginé un projet unique : s’inspirer du célèbre jeu Monopoly pour en faire un jeu pédagogique pour les enfants sourds et malentendants.

Originaire de Métropole, Louisa s’est spécialisée durant ses études en code LPC (langue parlée complétée). Ce métier spécifique, consiste à rendre visible la langue orale pour les sourds et malentendants grâce au code LPC (code manuel et phonétique qui complète la lecture labiale). En 2019, elle décide de s’installer en Nouvelle-Calédonie et rejoint l’Association pour la surdité.

Depuis trois ans maintenant, elle accompagne les élèves de la maternelle jusqu’au lycée  afin de les aider dans leur formation. Son but ? Apporter une langue française juste et précise aux enfants sourds et malentendants pour les accompagner à être des citoyens libres et autonomes.

CODOPOLY, un jeu pédagogique et ludique

L’association, créée il y a plus de vingt ans par des parents d’enfants sourds, cherche toujours de nouvelles méthodes d’apprentissage, au travers de la création de jeux “fait-maison” par exemple. Durant les quatre semaines de confinement, Louisa Henne a eu une idée : créer le CODOPOLY, un jeu inspiré du Monopoly qui permettra à ses élèves d’apprendre facilement le code LPC.

“Après avoir joué à une partie de Monopoly un soir pendant le confinement, je me suis dit, ‘et si j’en faisais une version pour mes élèves ?’ C’est comme ça que l’idée du jeu a débuté”, nous a-t-elle confié.

En une journée seulement, Louisa Henne avait déjà imaginé le plateau de jeu, les règles et l’identité. Bien qu’aujourd’hui elle l’utilise régulièrement dans ses classes, elle cherche toujours à l’améliorer.

  • Comment fonctionne le CODOPOLY ?

Le CODOPOLY se base sur le même principe que le MONOPOLY. C’est un jeu de plateau, qui se compose de cases, de pions et de cartes à disposer autour du plateau. Sur chaque case du jeu, il y a un son, représenté avec un signe de la main. Le but est ensuite de le coder. En clair, si l’élève tombe sur une case, il devra identifier le son et le coder. Il y a aussi des cases avec des questions de culture générale sur la surdité, comme l’explique Louisa :

“Ces questions permettent de briser les tabous autour de la surdité. Par exemple, on retrouve des questions comme “un sourd est-il forcément muet ?”, »Un sourd peut-il écouter de la musique ?”. Le but est de sensibiliser les élèves sur ces idées reçues.”

Un jeu bientôt commercialisé ?

Après avoir développé une première version du jeu, l’APS a répondu à l’appel à projet de la ville de Nouméa. Grâce au financement obtenu, 10 boîtes de ce jeu ont pu être réalisées avec l’aide notamment de professionnels, comme des graphistes, imprimeurs, etc. Ces boîtes sont pour l’instant utilisées par l’association, prêtées dans des écoles ou à des familles.

Aujourd’hui, très peu de supports au code LPC existent, cette idée innovante intéresse donc déjà des professionnels en Métropole pour une possible commercialisation. Toutefois, Louisa insiste sur sa volonté que la fabrication de ce jeu reste locale et qu’il soit reconnu comme tel. D’ici l’année prochaine, le CODOPOLY, devrait être commercialisé.

Louisa Henne ne compte pas s’arrêter là et envisage déjà la création d’autres jeux. Son objectif ? Favoriser le lien entre ses élèves et elle tout en établissant une relation de confiance. Une étape primordiale selon elle pour l’apprentissage d’un enfant sourd et malentendant.

Association pour la surdité (A.P.S)
Tél: 23.65.16
83 boulevard Joseph Wamytan
Immeuble « Le Santal »
Dumbéa

Par Ava Skoupsky

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