Bienvenue dans les coulisses du cuir – Actuel Nouvelle-Calédonie

Bienvenue dans les coulisses du cuir

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Désastre écologique et sanitaire, esclavage humain, souffrance animale. Le cuir a bonne presse pour son caractère solide et qui dure dans le temps. Cependant, pour arriver à protéger les peaux de la biodégradation, le processus de tannage utilise plus de 250 produits chimiques, dont de nombreux sont hautement toxiques.

Par Quentin Folliasson pour VégéNC

Le tannage : un « tsunami » écologique

Les procédés alternatifs moins impactants sont malheureusement plus longs, plus chers et sont loin de représenter la majorité de la production.
Le tannage au chrome et utilisant des produits chimiques représente 90% de la production mondiale.
Les normes environnementales et sanitaires coûtent extrêmement cher à respecter. C’est pourquoi les multinationales délocalisent dans des pays où elles sont inexistantes ou très peu contraignantes. 75% du cuir des chaussures vendues en France vient d’Asie.

Dans la liste des toxiques utilisés les plus connus, on retrouve le cyanure, l’arsenic et le mercure. Ces produits et les nombreux autres sont bien souvent rejetés dans la nature et se retrouvent dans les rivières, fleuves et nappes, contaminant les sols et les populations locales qui n’ont pas toujours accès à un réseau d’eau potable. Les émanations se retrouvent également dans l’atmosphère.

Répercussions sociales et sanitaires

Des journalistes et enquêteurs d’ONG nous alertent sur les conditions de travail déplorables dans les tanneries des pays aux normes les plus arrangeantes.
On y retrouve le cocktail suivant : travail des enfants, exposition aux produits toxiques sans protection, salaires dérisoires permettant à peine de survivre, maladies de peau, pulmonaires et décès prématurés des travailleurs ET des populations limitrophes qui vivent dans un environnement extrêmement pollué.

 

 

Mais au fait, d’où viennent les peaux ?

Les peaux viennent d’animaux d’élevage. C’est un élément clé très important de la rentabilité des filières. Rappelons que l’immense majorité de la production est aujourd’hui de type industrielle et intensive, où les animaux souffrent et survivent dans des conditions atroces, sans oublier l’étape de l’abattage. Acheter du cuir, c’est participer et investir dans ces pratiques.

Il faut donc rajouter au poids environnemental, sanitaire et éthique du cuir la lourde empreinte de l’élevage : souffrance animale, antibiorésistance (facteur d’épidémies), déforestation, gaz à effet de serre, épandages (acidification des sols et des milieux aquatiques), pression sur les terres, sur l’eau et sur les récoltes mondiales..

Il est très difficile voire quasi impossible d’obtenir une réelle traçabilité du cuir. Du lieu d’élevage au lieu d’abattage, de tannage, de manufacture et enfin de vente, c’est un véritable tour des intermédiaires à travers le monde. De nombreux élevages intensifs de chiens et de chats en Chine fournissent du cuir, qu’il est plus que probable de retrouver dans nos chaussures.

Les alternatives

Fort heureusement, des alternatives écologiques et éthiques existent et se développent: les fibres végétales, le liège, les matériaux recyclés, les similis «cuir» végétaux à base de feuilles d’ananas, de champignons ou d’eucalyptus offrent des produits tout aussi résistants et au bilan beaucoup plus positif. Pour les trouver en Nouvelle-Calédonie, n’hésitez pas à rejoindre le groupe Facebook : Végé NC – groupe public et poser vos questions. Les alternatives sont encore éparpillées mais bien présentes, à nous de les soutenir et de permettre leur développement.

 

Sources et détails supplémentaires :
– https://antigone21.com/2017/06/07/veganisme-pourquoi-se-passer-de-cuir
– https://vegan-pratique.fr/conseil/remplacer-le-cuir/

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