Citoyenne du monde, Siawmee Jamet – Actuel Nouvelle-Calédonie

Citoyenne du monde, Siawmee Jamet

2015 0

Siawmee est un concentré de positivité. Sa sagesse, elle l’a acquise au cours d’un parcours personnel qui ne ressemble à aucun autre. Elle nous raconte sa vie, de la petite fille au métissage étonnant qui a grandi en Guyane jusqu’à la femme accomplie qu’elle est aujourd’hui, grâce à son association « De Bon Cœur ».

« J’ai envie que les gens prennent conscience que nous sommes une seule et même humanité » A 64 ans, Siawmee est porteuse d’un message d’amour et de paix. Sa volonté ? Que le monde puisse vivre dans la paix et l’amour car l’amour, « ça devrait être notre seule religion » explique-t-elle. En grandissant, elle a pu réaliser son rêve de jeune fille : voyager. Comme pour beaucoup d’entre nous, les voyages sont synonymes de vacances et de liberté. Pour Siawmee, c’est bien plus que ça. Elle y a trouvé des énergies de toutes sortes et s’est enrichie des cultures et des valeurs que les peuples du monde lui ont transmis. « Quand je voyage, je cherche toujours l’authenticité du pays, je n’aime pas le côté touristique.
En 2010, je suis partie au Cambodge et le guide m’a emmené voir la vie dans un village et c’est là que j’ai eu le déclic » se souvient-elle. Les conditions de vie très sommaires, les enfants pauvres, la misère… Siawmee a décidé d’arrêter de travailler pour elle et de mettre ses compétences au service des plus démunis. « Quand j’étais petite, j’aurais aimé qu’on me tende la main » lâche-t-elle dans un sourire.

Association « De bon Cœur »

La misère, Siawmee l’a aussi constaté en Haïti, à Madagascar et dans bien d’autres pays qu’elle a pu visiter. En 2011, elle crée donc son association humanitaire baptisée « De Bon Cœur ». Grâce à de nombreuses actions réalisées sur le Caillou, comme des ventes de bijoux fantaisies ou encore des expositions, Siawmee a récolté suffisamment de fonds pour pouvoir financer la création d’une garderie pour enfants, à Sihanoukville, dans le Sud du Cambodge. « Aujourd’hui, nous accueillons 80 enfants des rues ; les parents les déposent le matin et viennent les chercher le soir, ils ne sont plus livrés à eux-mêmes dans la rue. Ils peuvent prendre une douche, manger et apprendre » raconte Siawmee. L’association permet aussi à tous ceux qui le veulent, de tendre la main à un enfant. Aujourd’hui, une quarantaine de parrains et de marraines permettent d’aider ces enfants en grande difficulté. « 3 800 frs par mois, tous les mois, ce n’est pas grand-chose pour nous mais pour eux, c’est énorme. Cet argent leur permet d’aller à l’école, de manger et de leur prodiguer des soins » explique Siawmee.
Elle travaille aussi avec des ONG, l’une d’elles aide les enfants tibétains en exil dans le nord de l’Inde. L’autre, baptisée « Les enfants du Mékong », aide plus de 60 000 enfants d’Asie du sud-est à aller à l’école.

A la recherche d’une terre d’accueil

D’origine chinoise par ses deux parents, Siawmee est aussi amérindienne et guyanaise grâce à son père. Née en Chine, elle quitte l’empire du milieu à l’âge de cinq ans, et s’installe en Guyane avec ses parents, où elle passe la plus grande partie de sa vie. « À l’époque, le voyage jusqu’en Guyane était un long périple, encore plus qu’aujourd’hui. Mon père avait très peu de moyens, nous étions pauvres » se souvient-elle. Malgré ses racines chinoises, Siawmee reçoit une éducation 100% française et c’est après son baccalauréat, qu’elle quitte le pays pour des études en France. Mais elle retourne rapidement vivre en Guyane et y rencontre le père de sa fille, qui l’emmènera quelque temps plus tard, sur notre île du bout du monde, et c’est en 2001, qu’elle s’y installe définitivement. « J’adore la Nouvelle-Calédonie, c’est mon pays d’adoption. Je ne me sens plus en corrélation avec la Guyane. Ici, je renais, je me sens chez moi » explique-t-elle en souriant.

Ambassadrice du bien être

Siawmee a toujours su qu’au fond d’elle, elle était destinée à aider les autres. « Dans ma jeunesse, j’étais très pauvre et comme l’univers m’a donné l’opportunité de m’en sortir et bien maintenant j’ai envie d’aider tout le monde à avoir cette chance-là » explique-t-elle. Comme investie d’une mission de cœur, Siawmee œuvre pour la bonne cause et diffuse autour d’elle, cette idée de paix et d’amour. Après de nombreux métiers, d’institutrice à commerçante en passant par éditrice, elle a aujourd’hui trouvé sa voix, en corrélation avec ses valeurs. « Comme je me sentais loin de ces enfants en difficulté, j’ai eu envie de ressentir encore plus proches de moi des gens que je peux aider. Je me suis donc formée à la thérapie et suis devenue thérapeute énergéticienne » confie Siawmee. Notamment grâce à la réflexologie plantaire, elle pratique la médecine holistique, celle qui étudie l’être humain dans sa globalité : le corps, l’esprit et l’âme « pour celui qui veut bien l’entendre » dit-elle amusée. Formée en métropole à de nombreuses reprises, Siawmee travaille à la libération émotionnelle et à tous les maux que l’être humain possède et tous les bénéfices de ses séances sont reversés à son association.
Si le cœur vous en dit, Siawmee vous donne rendez-vous le 6 avril prochain, au 1881 pour une soirée festive, pleine de surprises, pour fêter l’anniversaire de l’association et surtout, récolter des fonds pour aider les plus démunis. En 2018, la soirée annuelle avait permis d’offrir 5 500 repas aux enfants pauvres. « On a tous cette lumière en nous mais on l’oublie dans le stress de la vie quotidienne. On se referme alors sur soi-même au lieu de s’ouvrir aux autres ».

Par Lizzie Carboni

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